Primo pomeriggio in Praça da Sé, ossia Piazza della Cattedrale. Vi dico subito, inutile cercare la cattedrale. Non c’è, o meglio, non c’è più. È stata demolita nel 1933 … per far posto alle rotaie del tram. A distanza di anni, non c’è più neanche il tram.
Passavo dunque per la piazza quando ho visto quel che doveva essere, nelle intenzioni, un presepe: Giuseppe, Maria, un improbabile Bambino, una pecora, un asino. Ma non un asinello dagli occhi teneri e saggi, ma piuttosto un mulo, grande, il pelo marron scuro, lo sguardo fisso, forse per la zampa che doveva fargli un gran male.
Che strano presepio, ho pensato. Il mulasino non si preoccupa del bambino e non vedo neppure il bue. Va bene che con 35° all’ombra, il bambino non ha freddo.

   Début d’après-midi Praça da Sé ou, si vous préférez, Place de la Cathédrale. Inutile de chercher la cathédrale. Il n’y en a pas, ou plutôt il n’y en a plus. Elle a été démolie en 1933 … pour laisser la place aux rails du tramway. Quelques années plus tard, le tram subira le même sort.
Je traversais donc la place, quand j’ai vu une Crèche invraisemblable: Joseph, Marie, l’Enfant, un mouton, un âne, mais pas un petit âne gris aux yeux tendres et sages, non, un mulet plutôt, grand, le poil marron foncé, le regard fixe, peut-être à cause de sa patte qui devait lui faire bien mal.
Quelle crèche étrange, ai-je pensé. L’âne-mulet ne se préoccupe pas de l’enfant et je ne vois pas le bœuf. Il est vrai qu’avec 35° à l’ombre, l’enfant n’a pas froid.

   Stessa piazza al crepuscolo. All’improvviso, si alza una folata di vento. Con stupore, vedo Giuseppe cadere all’indietro.
   Même place au crépuscule. À l’improviste une rafale de vent se lève et c’est avec stupeur que je vois Joseph tomber à la renverse.
   Alcuni giorni più tardi. Il santo è sempre a terra, solo la posizione è cambiata. Ora è adagiato di fronte ai passanti. Fugaci, gli Etruschi del Museo di Volterra mi attraversano la mente.
   Quelques jours plus tard. Le saint est toujours par terre, seule la position est différente. Il est maintenant étendu face aux passants. Fugaces, les Étrusques du Musée de Volterra me viennent à l’esprit.

   L’altra mattina … finalmente … vedo Giuseppe in piedi, ma non cambia un granché: penso che, oltre al bue, a quel presepio manca la grazia.
   L’autre matin … finalement …Joseph était debout, mais cela ne change pas grand-chose: je crois que, outre le bœuf, à cette crèche il manque la grâce.

   Queste sono le righe che mi apprestavo a pubblicare, quando ho visto il messaggio di Elena Ruchin, intitolato Il presepe di Prugno. Lo trovate QUI – è un momento di poesia -, e capirete meglio cosa intendo per “grazia”.

   Je m’apprêtais à poster ce billet, quand j’ai vu le message d’Elena Ruchin, intitulé Il presepe di Prugno (La crèche de Prugno). Vous pouvez le voir ICI – c’est un moment de poésie – et vous comprendrez mieux ce que j’entends par “grâce”.